GNU/Linux n’est toujours pas une vraie alternative grand public

Linux

J’ai récemment récupéré un petit ThinkPad x220 comme portable de secours. C’est un portable assez ancien, mais qui dispose tout de même d’un i5 quad core 2,6Ghz, 4go de Ram et d’un SSD.

Bien qu’il soit possible d’y installer OSX relativement facilement dessus, j’ai voulu en profiter pour tester et faire le tour des diverses distributions Linux actuelles.

Grand fan d’Archlinux pendant très longtemps, j’ai depuis de longues années maintenant un Macbook et me suis un peu éloigné de l’univers Linux, c’était l’occasion de renouer quelques liens avec ce système que j’affectionne beaucoup.

Quelle distribution installer?

La vaste question a été alors de quelle distribution j’allais installer. J’ai décidé de chercher parmi les plus populaires, et de les tester rapidement, avec quelques critères qui sont les suivants :

  • Efficacité d’installation
  • Simplicité de configuration
  • Rapidité d’utilisabilité
  • Bonne reconnaissance matérielle de base
  • Visuellement réussie et actuelle
  • Rolling Release si possible

J’ai essayer de chercher quelque chose de plutôt grand public réunissant tout ce qu’on demande d’un système d’exploitation en 2016 donc, pour espérer proposer une réelle alternative aux systèmes que sont macOS et Windows.

Je me suis donc rendu sur Distrowatch, regardé les distributions les plus en vogue, et ai donc téléchargé les distributions suivantes :

  • Fedora 24
  • Ubuntu 16.04
  • Debian 8
  • Antergos
  • Linux Mint
  • Open Suse

Faisons un petit tour ensemble de ces distributions.

Disclaimer

Soyons clair tout de suite, je ne me pencherais pas sur les différences techniques de ces distributions, mais sur le ressenti utilisateur uniquement. Techniquement, GNU/Linux à énormément évolué ces dernières années, malheureusement, ces changements sont peu visibles pour les utilisateurs.

Comme m’ont fait remarqué sur twitter plusieurs personnes, le débat pourrait être orienté autour des « DE » – Desktop environnement, que sont Gnome 3, Cinnamon, KDE… A juste titre.

Le fait est que beaucoup d’utilisateurs ne savent pas qu’il est possible de choisir la plupart des distributions présentées ici avec un environnement différent de celui proposé par défaut. Typiquement, il existe une version d’Ubuntu n’utilisant pas Unity, mais KDE par défaut.

Mon point de vue ici est le point de vue d’une personne « non-technique » souhaitant se tourner vers GNU/Linux sans forcément beaucoup se prendre la tête et chercher beaucoup.

Fedora

J’ai été très agréablement séduit par Fedora, bien que l’installation soit légèrement plus complexe qu’un classique Ubuntu. L’outil de gestion des partitions n’est pas très intuitif, et on passe un peu de temps à se faire peur et à se demander si on vient pas d’effacer complètement le petit Windows qui traine sur une autre partition.

Une fois installée on est accueilli par un écran de configuration simple et rapide qui se chargera de configurer vos mails, agendas etc.. L’interface Gnome 3 est sobre, l’ensemble est plutôt cohérent et visuellement plutôt agréable. On sent une distribution mature qui saura séduire autant les utilisateurs lambda que les plus éclairés. L’ensemble logiciel de base permet de travailler directement sans investir beaucoup d’énergie à la configuration.

J’ai beaucoup apprécié le fait que Fedora mise beaucoup sur l’aspect libre  et qu’il faille un peu d’huile de coude pour installer des paquets non libres. Rien de fou, mais il m’a fallu quelques minutes pour trouver comment faire et installer les codecs vidéos nécessaires à la lecture d’un petit MKV de film de vacance. Pas sûr qu’un utilisateur lambda y arrive, le passage par le terminal est nécessaire. La doc de Fedora n’étant pas très simple à appréhender non plus.

Bref, Fedora semble être un système solide et bien fini, destinée aux utilisateurs un peu plus éclairés mais qui propose une alternative relativement complète et séduisante.

Ubuntu

J’entends déjà tout les barbus se lever et me dire qu’Ubuntu est devenue une distribution avec beaucoup de code propriétaire etc… Et je suis d’accord avec eux !

Mais Ubuntu est simple d’installation, propose des options compréhensibles, surtout au niveau de la gestion des partitions. J’apprécie le fait qu’il propose aussi l’installation de paquets propriétaires comme une option, c’est simple, didactique et efficace.

L’interface Unity est une question de goût, certains aiment, d’autres détestent mais Unity s’avère très efficace sur de petits écrans, la fusion de la barre de titre avec la barre de menu fait gagner de la place, idem pour le placement du dock sur la gauche.

Tout fonctionne directement après l’installation et il n’y a pas besoin de beaucoup de configuration pour avoir un système complet et opérationnel. L’offre logicielle est très complète.

L’utilisation d’Ubuntu est assez didactique, on trouve les options qu’on demande à un système moderne rapidement, c’est simple à configurer et pas prise de tête. Le fait de pouvoir passer depuis récemment sur un genre de Store pour installer ses apps est une bonne idée, mais il manque encore beaucoup de choses à ce niveau.

Ubuntu est un système bien fini, l’environnement graphique est agréable et chaleureux, l’ensemble est cohérent et agréable à utiliser.

Linux Mint

Linux Mint existe en 2 versions, une basée sur Ubuntu et l’une sur Debian. Il semblerait que celle qui évolue le mieux est celle basée sur Ubuntu. La version debian semble être un peu à l’abandon. Visuellement correcte bien qu’un peu désuette, c’est une Ubuntu repackagée pour ceux qui n’aiment pas Unity, et tire donc ses forces et faiblesses de ce système.

L’environnement par défaut proposé est Cinnamon, dont le thème est un peu désuet et visuellement daté. Le système par ailleurs est très proche d’un  Ubuntu dont il est issu.

Debian

Debian semble évoluer tellement lentement que j’ai eu l’impression qu’il n’avait presque pas bougé depuis 5 ans.

Ok, la communauté Debian vise avant tout une stabilité à toute épreuve, et ce n’est pas vraiment une distribution orientée grand public, mais elle reste par sa stabilité un choix à envisager pour les utilisateurs les plus avertis.

Ce qui m’a un peu refroidi, c’est l’aspect visuel de l’ensemble, c’est brut, fonctionnel, peu d’attention y à été mis. On a un joli fond d’écran, le reste, ce sont des paquets de base, sans aucun ajout. La distribution intègre le strict minimum et il faudra passer un grand temps à chercher tout ses logiciels et paquets nécessaires pour se créer son environnement.

Certains dirons que c’est une force et c’est indéniable, mais ça risque de calmer un grand nombre de personnes, qui n’ont pas envie de passer des heures à installer tout les paquets nécessaires pour avoir le minimum syndical habituel pour pouvoir commencer à travailler un peu.

Antergos

Dérivée d’Archlinux, Antergos tire sa force de son installation graphique et du fait qu’il installe et configure Archlinux automatiquement et simplement. Ce qui définitivement pas le cas d’Archlinux.

On peut choisir entre divers environnements de bureaux à l’installation, et les options sont efficaces. Ce qui reste dommage sur Antergos, c’est l’aspect très « amateur » qui ressort de cette distribution visuellement. On sent qu’ils ont essayé de faire quelque chose, mais l’ensemble manque de cohérence, c’est pas vraiment joli. Le public visé doit être les personnes qui n’ont pas envie de se taper l’installation longue et relativement complexe d’Archlinux. De ce côté là, cette distribution remporte la mise. Pour le reste, c’est plutôt moyen.

Open Suse

Open Suse est une distribution très propre et polie, d’une grande stabilité, plutôt orientée pro, mais tout à fait utilisable pour un particulier un peu averti. L’utilisation de KDE comme environnement par défaut en fera un bon choix pour tout ceux qui ont du mal à switcher depuis Windows. Le système est très abouti et agréable à utiliser. L’installation est par contre beaucoup plus chaotique et complexe,  destinée à un public plus averti.

 C’est pas terrible tout ça…

A ma grande surprise, rien n’a vraiment évolué en 5-6 ans visuellement parlant, et ça m’attriste un peu. Si un grand progrès à été réalisé sur la partie installation et technique de la plupart des distributions, avec une méthode d’installation très proche pour chacune d’entre elles, il n’en est pas de même pour l’expérience utilisateur en elle même.

Certaines distributions sont visuellement plutôt réussies, mais d’autres accusent le coup, c’est fonctionnel certes mais bien souvent ça s’arrête là. L’offre logicielle « out of the box » est bien souvent complète, c’est appréciable et bienvenu.

Mais malheureusement, visuellement, rien qui puisse vraiment attirer l’oeil d’une personne habituée aux systèmes que sont macOS ou Windows en 2016.

Le but n’est pas le même c’est certain, mais je me verrais mal proposer sérieusement une distribution Linux pour remplacer un Windows ou un macOS à quelqu’un. Ubuntu reste le choix de beaucoup et c’est parfaitement compréhensible, c’est celle qui se rapproche le plus d’une vision grand public.

Certaines distributions comme Elementary réussissent le coup de proposer une interface plutôt réussie, mais on y voit une grande inspiration de l’interface macOS et c’est dommage. Je pense qu’il est temps que plus de designers s’occupent du cas des apps libres, pour proposer une réelle alternative sérieuse et pour faire évoluer ce système.

Du coup, personnellement, je me suis orienté sur Fedora, qui réunit à mon sens beaucoup de qualités.

 

5 réflexions sur « GNU/Linux n’est toujours pas une vraie alternative grand public »

  1. Exacte, j’ai dû passer un peu trop en diagonale sur la fin ;-)
    Effectivement elle et très inspirée osx mais elle est fluide complète et assez simple d’utilisation.

  2. Mouais, le titre de l’article est assez loin du contenu « GNU/Linux n’est toujours pas une vraie alternative grand public » alors qu’il n’est question QUE de l’interface.
    Après je suis d’accord avec le fond, l’UI/UX est beaucoup trop loin de mac/win pour l’user lambda. Même si certaine distribution moins mise en avant essaient de faire des choses.

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