Avec le retard de la nouvelle gamme de Macbooks, le non renouvellement de machines vieillissantes, et la direction que tends à emprunter Apple dans ses décisions, je me suis posé pas mal de questions quand à l’avenir du Hackintosh, et des macs en général. Je vous livre ma petite réflexion.
Et si Apple abandonnait le x64 ?
Apple n’aime pas être dépendant d’un constructeur, que ce soit par le passé pour leurs cartes graphiques ou pour les processeurs de leurs iPhones / iPad, c’est quelque chose qui les embête car ils y voient un danger. Apple par le passé à changé de type de processeurs sur leur machines de bureau, en passant du PowerPC à Intel. Migration très bien réussie dans le temps, et dont les éditeurs de logiciels s’étaient rapidement accommodés. Apple utilise donc depuis longtemps la même architecture et globalement le même matériel qu’un PC standard. C’est d’ailleurs ce qui à permis au Hackintosh de se développer.
Pourquoi Apple ne répéterais pas l’histoire en produisant eux même les futurs CPUs de leurs machines ?
On a vu lors des derniers benchmarks de l’iPad Pro, que les performances de son CPU étaient quasiment comparables à celles du petit Core M équipant les nouveaux Macbooks ultra fins, la partie graphique de leur CPU étant aussi très correcte. Lorsqu’on y regarde de plus près, qu’est ce qui empêcherais Apple d’opérer ce changement radical ?
Apple produit déjà leurs propres cartes mères, changer de CPU pour utiliser un ARM ne leur serait pas d’un effort surhumain. De plus, le processeur équipant l’iPad Pro dispose d’une excellente capacité graphique et d’une autonomie record, tout ce qu’on aime dans un portable.
Quid des logiciels ?
On voit déjà depuis quelques temps la volonté d’Apple de fermer tout l’écosystème logiciel en forçant les développeurs à publier leurs apps sur l’App Store. L’évidence la plus flagrante est l’abandon pur et simple de l’option dans macOS Sierra d’autoriser l’utilisation d’applications téléchargés n’importe où, en ne proposant uniquement les options « App Store » et « App Store et développeurs identifiés », donc validés par Apple.
Développer une application pour macOS nécessite aujourd’hui d’utiliser Xcode, comme pour une application iOS. Mais regardons les petits changements subtils qu’Apple à opéré récemment.
L’exemple iOS
Pour proposer une App sur le store iOS, il est maintenant nécessaire non plus d’envoyer une sorte de binaire compilé sur les serveurs d’Apple, mais d’une sorte de version semi-compilée avec un descripteur. Apple se charge pour vous de compiler et de proposer des versions différentes en fonction des devices où l’app est téléchargée. De cette manière l’app que vous téléchargerez depuis le store sera plus légère et nous n’aurez pas de code 32 bits sur votre iPhone 6s, et pas de code 64 bits sur votre iPhone 5. Derrière cette optimisation non négligeable, Apple à joué un jeu très malin. Rien ne les empêcherait demain par exemple, d’entièrement changer l’architecture et le type de processeurs de leurs iPhones de manière transparente pour le développeur et l’utilisateur, vu qu’ils en détiennent le compilateur final, transformant votre code issu d’Xcode en binaire utilisable par votre iPhone.
Qu’est ce qui empêcherais Apple de procéder au même changement sur le Mac App Store ? Rien du tout, et je pense que c’est en route, l’avenir nous dira si j’avais raison. Apple pourrait ainsi changer les spécs de ses machines à leur gré sans être tributaire et dépendant des nouvelles avancées d’Intel dans le domaine, ils maitriseraient alors de nouveau toute la chaîne du hardware au software, le tout leur permettant de réellement « sceller » leurs machines, et ainsi procéder à ce hold-up géant auprès des développeurs en récupérant 30% de leurs ventes. Tout ça derrière un argument de sécurité et de « developper/user friendly ».
Les GPUs, c’est Has Been.
On voit depuis un certain temps qu’Apple délaisse de plus en plus les capacités graphiques de leurs machines, et le milieu pro de manière générale. La dernière mise à jour du Mac Pro date de 2013, et hormis le Macbook Pro Retina 15″ haut de gamme, et les iMacs 5K, plus aucune machine d’Apple n’inclus un GPU. Lorsqu’un GPU est présent, il est très limité et castré pour que ce dernier ne chauffe pas dans le petit encombrement qu’il doit occuper. Apple délaissant clairement le marché pro, on peut imaginer relativement simplement un abandon pur et simple des GPU dans les Macbooks Pro, cette option étant de toute façon limitée à une seule machine.
Si la puissance des processeurs actuels crée par Apple dans les iPad Pro est impressionnante, elle n’est pas encore comparable à un processeur de machine de bureau comme un i5 ou i7 que ce soit sur la partie CPU ou GPU. On peut imaginer une transition en deux étapes, d’un changement d’architecture dans la gamme portable puis plus tard la transition vers les machines de bureau.
La partie graphique des processeurs qu’Apple crée gère déjà très bien des jeux 3D assez demandeurs, dans de très hautes résolutions, à des vitesses d’affichage impressionnantes. L’arrivée de Metal, la nouvelle API graphique devant remplacer OpenGL dans macOS et ses gains de performances non négligeables (cherchez l’exemple avec Word of Warcraft) permettrait à Apple d’abandonner Nvidia ou AMD en plus et de conserver une puissance graphique non négligeable.
LE rêve d’Apple
Si Apple opère ce changement, que je pense tout à fait réalisable, Apple réussirait à complètement maitriser tout son écosystème et être parfaitement indépendante, comme cela à toujours été son souhait. Ils maîtriseraient le coté hardware de bout en bout, ainsi que le software. Le tout en gagnant de belles marges sur leurs ventes.
Du coté Hackintosh
Ca embêterais un peu les gens quand même. Si Apple produit leurs propres processeurs, il est fort à parier qu’aucun fondeur non relié à Apple en obtiennent les plans et l’architecture. Réglé serait le « problème » du Hackintosh pour Apple, vu qu’aucun processeur ou carte mère issue du monde « PC » ne serait compatible avec leur nouvelle architecture.
Du coté Utilisateur
Fort à parier que personne n’y verrait un quelconque problème. Les machines resteraient puissantes et utilisables en gagnant certainement de l’autonomie ( imaginez la capacité de votre batterie de Macbook branchée dans un iPad Pro qui possède déjà plus de 12h d’autonomie !) ainsi qu’une vélocité importante. Le principal problème serait du coté des développeurs indépendants qui ont encore la possibilité aujourd’hui de passer outre l’App Store pour proposer leurs applications, mais peut-être plus dans ce scénario de fermeture. L’avenir nous dira ce qu’il en est, mais personnellement j’attends impatiemment les nouveautés d’Apple sur leur gamme de machines qui nécessitent une upgrade rapidement.
Bonjour Matthieu
L’idée est intéressante mais elle me parait peu probable pour au moins deux raisons :
* Fabriquer des CPU demande des investissements énormes en R&D et en outils de production et suppose des séries importantes pour être rentable. Voir le déséquilibre entre Intel et AMD. Les maigres séries de Mac ne permettront jamais de rentabiliser la chose. Bon, d’accord, Apple peut se permettre de facturer ses machines le prix qu’il veut.
* Cela voudrait dire que les ordi ont encore une importance dans leur stratégie ce qui n’est clairement plus le cas. C’est pour eux la cinquième roue du carrosse.
* Pour faire jouer la concurrence ils pourraient se tourner vers AMD.
À propos, en suivant ton exemple, je me suis fabriqué un Hackintosh. La partie hard s’est très bien passée. La partie setup et install de Mac OS a été un vrai cauchemar. J’ai perdu des journées à m’arracher les cheveux. Mais une fois terminé tout marche nickel. J’ai enfin une machine digne de ce nom, après le Mac Minus que je ne pouvais plus supporter, avec les éléments que je voulais :
CPU : Intel Skylake Core i5-6600 / 3.3 GHz
32 Go de RAM
Lecteur de CD/DVD interne
Carte FireWire
GPU : GTX 950 que j’ai été obligé d’ajouter pour une raison idiote
DD et SSD interne et un tas de place pour en rajouter
2 baies externes supplémentaire pour des trucs extractibles
Une vraie machine, quoi, évolutive et tout, et pour un prix tout doux.
Nico